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2004
En 2001, la consommation annuelle de fruits du Vietnam etait estimee a 4 millions de tonnes. Cette consommation connait, en moyenne sur les quinze dernieres annees, une progression de l'ordre de 2.3% par an en volume. Cette consommation locale de fruits est couverte a 97% par la production nationale et le marche interieur permet d'ecouler 93% de la production. On peut estimer en 2004 le marche potentiel des fruits (valeur des achats et de l'auto-consommation) a 307 millions de dollars. Avec moins d'un quart de la population, les centres urbains representent cependant pres de la moitie du marche domestique des fruits. Pour l'annee 2000, la consommation individuelle de fruits de l'ordre de 23 kg par personne et par an. Cette consommation est plus elevee chez les urbains et augmente avec le revenu des foyers. On assiste a une diversification des especes consommees. Les fruits importes de Chine inspirent la mefiance des consommateurs qui redoutent la presence de ...
2004
En 2001, la consommation annuelle de fruits du Vietnam etait estimee a 4 millions de tonnes. Cette consommation connait, en moyenne sur les quinze dernieres annees, une progression de l'ordre de 2.3% par an en volume. Cette consommation locale de fruits est couverte a 97 % par la production nationale et le marche interieur permet d'ecouler 93 % de la production. On peut estimer en 2004 le marche potentiel des fruits (valeur des achats et de l'auto-consommation) a 307 millions de dollars. Avec moins d'un quart de la population, les centres urbains representent cependant pres de la moitie du marche domestique des fruits. Pour l'annee 2000, la consommation individuelle de fruits de l'ordre de 23 kg par personne et par an. Cette consommation est plus elevee chez les urbains et augmente avec le revenu des foyers. On assiste a une diversification des especes consommees. Les fruits importes de Chine inspirent la mefiance des consommateurs qui redoutent la presence d...
En 2001, la consommation annuelle de fruits du Vietnam était estimée à 4 millions de tonnes. Cette consommation connaît, en moyenne sur les quinze dernières années, une progression de l'ordre de 2.3% par an en volume. Cette consommation locale de fruits est couverte à 97 % par la production nationale et le marché intérieur permet d'écouler 93 % de la production. On peut estimer en 2004 le marché potentiel des fruits (valeur des achats et de l'auto-consommation) à 307 millions de dollars. Avec moins d'un quart de la population, les centres urbains représentent cependant près de la moitié du marché domestique des fruits. Pour l'année 2000, la consommation individuelle de fruits de l'ordre de 23 kg par personne et par an. Cette consommation est plus élevée chez les urbains et augmente avec le revenu des foyers. On assiste à une diversification des espèces consommées. Les fruits importés de Chine inspirent la méfiance des consommateurs qui redoutent la présence de résidus chimiques. Certains fruits locaux bénéficient auprès des consommateurs vietnamiens d'une réputation de qualité liée principalement à leur origine géographique. à l'échelle nationale d'autre part, du fait de l'importance des échanges terrestres de fruits et légumes entre la Chine et le Vietnam, échappant aux statistiques officielles. Une enquête en cours de traitement, menée par le RIFAV (Research Institute on Fruits and Vegetables) dans le cadre du projet SUSPER Sustainable Development of Peri-Urban agriculture in South-East Asia) devrait permettre de préciser la saisonnalité de la consommation de fruits ainsi que les différentes espèces consommées. La plupart des données présentées ici sont extraites du document Moustier P., Dao The Anh, Figuié M., Eds. (2003). Marché alimentaire et développement agricole au Vietnam. Hanoi, Malica (CIRAD/IOS/RIFAV/VASI).
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2009
Les cadres d’analyses élaborés en sociologie du risque et de l’alimentation pour comprendre les réactions des consommateurs occidentaux face aux crises sanitaires, sont appliqués dans cet article au cas des consommateurs urbains vietnamiens. Si dans les pays occidentaux, ces réactions révèlent une crise de confiance dans la modernisation de l’alimentation, la réaction des consommateurs vietnamiens face à la grippe aviaire (H5N1) signale tout au contraire une opportunité pour l’expansion d’un secteur agro-industriel encore peu développé.
2012
Le concept de produits de terroir est un concept familier aux consommateurs urbains vietnamiens : ils ont pu citer au cours de notre enquete realisee en 2005 plus de 265 produits, principalement des produis frais (fruits et legumes). Ces produits sont apprecies pour leur gout, leur qualite sanitaire et leur dimension culturelle. Mobiliser la reputation des produits terroirs aupres des consommateurs locaux en tant que preuve de l'existence d'un lien specifique produit-terroir, comme le suggerent certaines reglementations, pose un certain nombre de problemes. En particulier, si l'on reconnait que la qualite est une construction sociale, le poids accru donne aux consommateurs dans cette construction risque d'affaiblir les producteurs et le role du dispositif IG comme outil de developpement. (Resume d'auteur)
cirad.fr
pour leur collaboration et disponibilité, à Christian et Cédric de l'unité informatique, à l'équipe dynamique et impliquée de documentalistes, Caroline Falize, Isabelle Perez, Laurent Garnier et Jean-Walter Shleich. Je remercie Danièle Mornet pour son aide, son immense soutien et son amitié. Merci à Magali Aubert ainsi qu'à Eric Wu pour leur aide au traitement des données. Merci aux collègues de l'UMR Lameta et en particulier à Robert Kast, Charles Figuières et Mabel Tidball pour leurs suggestions et contributions. Merci à Pascale Morin de toujours m'accompagner et m'encourager dans toutes mes entreprises ainsi qu'à Edmond et Mireille Viricelle pour leurs chaleureuses attentions. Je remercie les doctorants du département pour les moments partagés et leurs encouragements, en particulier Didier,
2010
Une enquete a ete menee de janvier a octobre 2009 aupres de 240 familles de deux districts situes dans la zone periurbaine de la ville de Hanoi. Il s’agissait d’evaluer l’impact de la crise economique sur les revenus des menages et, plus particulierement, sur leur consommation alimentaire afin de determiner les strategies a envisager pour garantir securite alimentaire et revenus. Une approche d’identification des systemes agroalimentaires a permis de distinguer 3 typologies distinctes: activite de production agricole seule, activite de production agricole associee a des activites extra – agricoles, activite de commercialisation. Le revenu de la production agricole, seule ou en association avec des activites extra – agricoles, concerne 82 % des familles de la zone de recherche. Bien qu’avec la crise, les resultats economiques se soient averes tres instables sur la periode consideree, l’analyse du revenu familial et du budget alimentaire a revele des disparites au sein des familles ap...
2005
horticole des villes, 2. UR Qualité des aliments tropicaux Mots-clés : Afrique, Asie, agricultures urbaines, risques sanitaires, valeur santé RESUME Les légumes d'Afrique et d'Asie concernent environ 884 et 1025 espèces cultivées ou sauvages respectivement. Sur les 275 espèces légumières les plus importantes d'Afrique tropicale, 207 sont consommées pour leurs feuilles, plus 31 connues et utilisées à d'autres fins, racines ou tubercules, respectivement comme comme le manioc (Manihot esculenta) ou le taro (Colocasia esculenta), arbres comme le baobab (Adansonia digitata), et dont les feuilles représentent un appoint alimentaire non négligeable. De nos jours, l'attention et les moyens sont concentrés sur un nombre limité d'espèces d'intérêt commercial, parmi lesquelles on retrouve les légumes occidentaux les plus « sophistiqués » (variétés sélectionnées). Pourtant, les légumes feuilles traditionnels restent fortement consommés, certaines recettes locales ayant valeur de spécialité nationale (Ndolé camerounais _Vernonia hymenolepis_, Romazav malgache à base de brèdes mafanes _Acmella oleracea). Leur diversité naturelle et les diverses sources d'approvisionnement leur permettent d'être présentes sur les marchés tout au long de l'année. Leur consommation régulière sous forme fraîche impose soit une proximité de production soit une logistique performante. La plupart du temps, les légumes feuilles tropicaux sont produits en zone urbaine ou périurbaine (95% du liseron d'eau _Ipomea aquatica_ pour Hanoï), moins fréquemment en zone rurale où des bassins se spécialisent en intégrant toute la filière (le pays Bamiléké au Sud-Ouest Cameroun approvisionne Yaoundé et Douala en morelle noire _Solanum americanum_). Cette production valorise des zones inondables, rarement propices à d'autres utilisations, et procure un revenu rapide à des petits producteurs sans investissement. La proximité des centres urbains est souvent mal perçue par les consommateurs, en raison des risques plus élevés de pollution (du sol et des eaux). La réalité est souvent autre, avec très peu de résidus de pesticides dans ces légumes, en raison du faible niveau d'intrant des cultures, contrairement à celui des bassins spécialisés. Les légumes feuilles souffrent d'un manque d'organisation de leur production à leur commercialisation, et de la concurrence des légumes « modernes », révélateur du conflit des anciennes et des nouvelles générations. Le changement alimentaire des populations urbaines, plus grandes consommatrices de protéines animales et de céréales importées, s'accompagne souvent de carences vitaminiques liées au manque de fruits et légumes frais. Les légumes feuilles tropicaux apportent 10 à 100 fois plus de micro-nutriments que la salade, le chou ou le poireau. Un argument de santé publique à raisonner dans son contexte de production.
2011
Dans cet article, nous analysons dans quelle mesure la crise de la grippe aviaire survenue au Vietnam fin 2003 a affecte l'organisation de la filiere avicole locale, et notamment la place des groupes agro-industriels dans cette filiere. Sur la base d'enquetes aupres de professionnels de la filiere et de responsables politiques et d'une analyse de la presse economique, nous montrons que la crise s'est traduite par une alliance entre les pouvoirs publics vietnamiens et le secteur industriel, au detriment du secteur traditionnel, juge peu apte a repondre aux imperatifs de " biosecurite ". Le secteur prive s'est montre extremement actif pour relancer une filiere devastee et ceci malgre un contexte epidemiologique encore tres incertain. Les groupes agro-industriels qui pouvaient encore produire ou importer des poussins de l'exterieur ont vite reinvesti la filiere, prenant le controle d'un nombre croissant d'activites, par un processus de vertical...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Les coordinateurs et toute l'équipe des co-auteurs remercient Do Thi Huong Giang et Luong Nhat Minh ( assistants du projet Revalter), l'ANR et l'IRD qui ont contribué au financement du projet, le dP MALICA, la FAO, ainsi que Frédéric Landy, pour leurs appuis scientifiques, et tous les relecteurs de l'atlas.
Titre français : Transition alimentaire et essor économique : portrait en régions de la consommation de viandes au Vietnam Titre anglais : Food consumption transition and economic development: regional patterns of meat consumption in Vietnam.
2006
The objective of the project is to assess the strengths and weaknesses of different forms of coordination in the development of quality chains in developing countries. Such forms of coordination include: signs of quality (labels, brands, geographical references); horizontal coordination (producers' or traders' associations); vertical coordination (personalized relationships, contracts, integration). Our project is attempting to: (i) characterize problems with quality;
2010
We use the "symbolic contagion" concept (Rozin and Nemeroff, 1994) and its adaptation to the food modernization framework by Fischler (1994) to analyse the interactions between quality signs and points of sales -street vending, formal and informal open-air market and supermarket- in consumers trust. Our study is based on the empirical case of Hanoi consumers (Vietnam) and vegetables safety. Food
Figuié M. and Bricas N., Anthropology of Food [online], 2014
Figuié M. and Bricas N., 2014. Faire ses courses au Vietnam aujourd'hui : quand les supermarchés touchent aux sens, Anthropology of Food [online] https://journals.openedition.org/aof/7445 ABSTRACT: Rapid changes in the Vietnamese food system, including the development of supermarkets, have deeply impacted the sensory experience related to the act of food purchasing. Nowadays, sight plays a major role in qualifying and selecting food while touch, smell, taste, or even hearing were widely mobilised in the past. The increasing distance (physical and cognitive) between products and consumers characterizes the modernization and industrialization processes taking place in an emerging country such as Viet Nam. By analyzing the sensory relationship to food in such a context, this article contributes to the understanding of how economic reforms affect the "micro-practices" of urban populations and how these changes reflect the values of the emerging class of urban consumers. RESUME : Les changements rapides du système agro-alimentaire vietnamien, avec notamment le développement de la grande distribution, s’accompagnent d’un changement des modes de qualification des aliments. La vue devient un sens dominant pour évaluer la qualité des produits, alors que le toucher, l’odorat, le goût, voire l’ouïe, étaient largement mobilisés autrefois. La distanciation (physique et cognitive) qui s’opère entre les mangeurs et les produits qu’ils achètent est une façon de lire la modernisation et l’industrialisation de l’alimentation en cours dans des pays émergents comme le Vietnam. En analysant les relations sensorielles à l’alimentation dans ce contexte, cet article contribue à la compréhension de la manière dont la réforme économique affecte les “micro-pratiques” de la population urbaine et comment ces changements reflètent les valeurs de la classe émergente des consommateurs urbains.
Anthropology of food
Les changements rapides du système agro-alimentaire vietnamien, avec notamment le développement de la grande distribution, s'accompagnent d'un changement des modes de qualification des aliments. La vue devient un sens dominant pour évaluer la qualité des produits, alors que le toucher, l'odorat, le goût, voire l'ouïe, étaient largement mobilisés autrefois. La distanciation (physique et cognitive) qui s'opère entre les mangeurs et les produits qu'ils achètent est une façon de lire la modernisation et l'industrialisation de l'alimentation en cours dans des pays émergents comme le Vietnam. En analysant les relations sensorielles à l'alimentation dans ce contexte, cet article contribue à la compréhension de la manière dont la réforme économique affecte les "micro-pratiques" de la population urbaine et comment ces changements reflètent les valeurs de la classe émergente des consommateurs urbains. Rapid changes in the Vietnamese food system, including the development of supermarkets, have deeply impacted the sensory experience related to the act of food purchasing. Nowadays, sight plays a major role in qualifying and selecting food while touch, smell, taste, or even hearing were widely mobilised in the past. The increasing distance (physical and cognitive) between products and consumers characterizes the modernization and industrialization processes taking place in an emerging country such as Viet Nam. By analyzing the sensory relationship to food in such a context, this article contributes to the understanding of how economic reforms affect the "micro-practices" of urban populations and how these changes reflect the values of the emerging class of urban consumers.
Le document résume des recherches sur l'approvisionnement alimentaire des villes en Afrique et en Asie, menées en collaboration avec des chercheurs nationaux, sur une période de vingt ans. Les principales questions de recherche sont les suivantes : Quel est le rôle de la proximité géographique et relationnelle dans la performance des lières alimentaires en Afrique et en Asie? La grande distribution transforme-t-elle les lières au bénéce des acteurs défavorisés ? Les travaux s'appuient sur la littérature en économie spatiale, en économie des organisations rurales et le cadre théorique des chaînes globales de valeur. Ils montrent le rôle de la proximité géographique dans l'alimentation des villes en aliments périssables selon les prédictions de Von Thünen. Nous soulignons le rôle de la proximité relationnelle dans la réduction des incertitudes en termes de quantité, de prix et de qualité, auxquelles sont soumis les vendeurs et acheteurs de produits alimentaires. Des pistes de recherche futures sont présentées, en particulier pour mieux quantier l'impact économique, social et environnemental de l'agriculture de proximité par rapport à des approvisionnements alimentaires de longue distance. Abstract The document summarises the results of twenty years of coordination of research programmes on urban food supply in Africa and Asia in collaboration with national researchers. The main research questions are the following ones: What is the role of geographical and relational proximity in the performance of food chains in Africa and Asia? Does modern distribution change food chains in favour of the less wealthy stakeholders? The research is based on spatial economics, economics of rural organisations and global value chain analysis. The results show the role of geographical proximity in the supply of perishable commodities in line with Von Thünen predictions. We identify the role of relational proximity in reducing uncertainties in terms of quantity, price and quality, which the sellers and buyers of food commodities must face. Future research areas are presented, including a deeper evaluation of economic, environmental and social impact of proximity agriculture relative to more distant food supplying areas.
john-libbey-eurotext.fr
alimentaire et de l'état nutritionnel des populations urbaines au Vietnam au cours des vingt dernières années
2008
Les objectifs de cette mission au Vietnam etaient de rencontrer l'ensemble des partenaires de PRISE afin: 1. d'identifier des themes de recherche en economie de l'elevage compte tenu du contexte des productions animales au Vietnam et des projets deja en cours; 2. de determiner des partenaires potentiels pour conduire ces recherches en economie. Le developpement des productions animales au Vietnam fait l'objet de nombreux questionnements du fait de l'integration du Vietnam a l'OMC (avec des exigences sanitaires importantes), de la croissance importante de la demande interieure en produits animaux de qualite du fait de l'amelioration du niveau de vie et des processus d'intensification et de specialisation en milieu rural. Aujourd'hui, le gouvernement vietnamien se pose de nombreuses questions sur le developpement de modeles d'elevage durable qui integre a la fois les exigences de qualite (y compris vis-a-vis de l'environnement) et qui tienne...
La crise de la grippe aviaire survenue fin 2003 a fortement affecté l'organisation de la filière avicole vietnamienne. Cette crise s'est traduite par une alliance entre les pouvoirs publics vietnamiens et le secteur agro-industriel, ce dernier étant jugé plus apte que le secteur traditionnel à répondre aux impératifs de « biosécurité ». Sur le court terme, cette alliance a permis aux groupes agro-industriels de se développer et de prendre le contrôle d'un nombre croissant d'activités dans la filière avicole, par un processus de verticalisation (intégration d'activités de production, abattage, vente au détail) et dans une moindre mesure de contractualisation avec les éleveurs. Ce mouvement a cependant été freiné lorsque les consommateurs, une fois l'inquiétude passée, se sont de nouveau tournés vers des productions traditionnelles, contribuant à l'élimination des acteurs du secteur agro-industriel les moins compétitifs. Ainsi sur le moyen terme, plutôt que de favoriser le secteur industriel au détriment du secteur traditionnel comme on pouvait s'y attendre, cette situation a surtout favorisé une réorganisation interne à la filière industrielle : elle a permis à un petit nombre de groupes agro-industriels, et surtout aux groupes internationaux (en particulier le groupe asiatique Charoen Pokphand que nous examinons plus en détail) d'asseoir leur position sur un marché prometteur à long terme malgré ses nombreux aléas.
2005
horticole des villes, 2. UR Qualité des aliments tropicaux Mots-clés : Afrique, Asie, agricultures urbaines, risques sanitaires, valeur santé RESUME Les légumes d'Afrique et d'Asie concernent environ 884 et 1025 espèces cultivées ou sauvages respectivement. Sur les 275 espèces légumières les plus importantes d'Afrique tropicale, 207 sont consommées pour leurs feuilles, plus 31 connues et utilisées à d'autres fins, racines ou tubercules, respectivement comme comme le manioc (Manihot esculenta) ou le taro (Colocasia esculenta), arbres comme le baobab (Adansonia digitata), et dont les feuilles représentent un appoint alimentaire non négligeable. De nos jours, l'attention et les moyens sont concentrés sur un nombre limité d'espèces d'intérêt commercial, parmi lesquelles on retrouve les légumes occidentaux les plus « sophistiqués » (variétés sélectionnées). Pourtant, les légumes feuilles traditionnels restent fortement consommés, certaines recettes locales ayant valeur de spécialité nationale (Ndolé camerounais _Vernonia hymenolepis_, Romazav malgache à base de brèdes mafanes _Acmella oleracea). Leur diversité naturelle et les diverses sources d'approvisionnement leur permettent d'être présentes sur les marchés tout au long de l'année. Leur consommation régulière sous forme fraîche impose soit une proximité de production soit une logistique performante. La plupart du temps, les légumes feuilles tropicaux sont produits en zone urbaine ou périurbaine (95% du liseron d'eau _Ipomea aquatica_ pour Hanoï), moins fréquemment en zone rurale où des bassins se spécialisent en intégrant toute la filière (le pays Bamiléké au Sud-Ouest Cameroun approvisionne Yaoundé et Douala en morelle noire _Solanum americanum_). Cette production valorise des zones inondables, rarement propices à d'autres utilisations, et procure un revenu rapide à des petits producteurs sans investissement. La proximité des centres urbains est souvent mal perçue par les consommateurs, en raison des risques plus élevés de pollution (du sol et des eaux). La réalité est souvent autre, avec très peu de résidus de pesticides dans ces légumes, en raison du faible niveau d'intrant des cultures, contrairement à celui des bassins spécialisés. Les légumes feuilles souffrent d'un manque d'organisation de leur production à leur commercialisation, et de la concurrence des légumes « modernes », révélateur du conflit des anciennes et des nouvelles générations. Le changement alimentaire des populations urbaines, plus grandes consommatrices de protéines animales et de céréales importées, s'accompagne souvent de carences vitaminiques liées au manque de fruits et légumes frais. Les légumes feuilles tropicaux apportent 10 à 100 fois plus de micro-nutriments que la salade, le chou ou le poireau. Un argument de santé publique à raisonner dans son contexte de production.
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